Le nombre de personnes décédées le 5 mai 1992 lors du match Bastia — Marseille en demi-finales de la Coupe de France.
Ce 5 mai 1992, au stade Armand-Cesari de Furiani, Bastia reçoit le grand Marseille en demi-finales de la Coupe de France. Un événement pour le club corse alors en Deuxième division. Pour recevoir les stars de l’OM, une tribune de 10 000 places est montée à la hâte. Les appels au calme du speaker n’y changeront rien. Quelques minutes avant le coup d’envoi, une partie s’effondre et emporte avec elle plus de 4000 personnes dans le vide. 19 supporters décèdent et plus de 2300 sont blessées.
Le collectif ne veut pas de football en France les 5 mai
Fondé au lendemain de la catastrophe, le Collectif du 5 mai 1992 avait pour but de représenter les familles et proches des victimes. Avec deux requêtes principales : qu’on ne joue plus au foot en France les 5 mai et que le drame soit reconnu au niveau national.
Au fil des ans, et ce malgré les propos de François Mitterrand au lendemain du 5 mai 1992, le collectif s’est heurté aux autorités publiques et aux acteurs du foot professionnel. Il s’était remobilisé à l’occasion des vingt ans du drame. Et avait obtenu assez rapidement une première victoire : la finale de la Coupe de France, programmée initialement le 5 mai 2012, avait été décalée.
Parallèlement, une pétition en ligne avait été lancée fin 2011 pour qu’on ne joue plus au foot en France un 5 mai. Plus de 40 000 signataires s’étaient engagés, dont le candidat Hollande à l’époque. « Ce qui est malheureux dans cette affaire, c’est qu’il a fallu que les politiques s’emparent du dossier pour que les choses avancent », déplore Didier Grassi, porte-parole de l’association.
Sous l’impulsion notamment de Thierry Braillard, secrétaire d’Etat aux Sports, un accord avait été obtenu en juin 2015. En France, il n’y aura désormais plus de matches, que ce soit au niveau amateur ou professionnel, lorsque le 5 mai est un samedi. Le prochain n’interviendra qu’en 2018. « C’est une première étape, mais j’aimerais souligner que le collectif continuera à lutter pour qu’il n’y ait aucun match de football le 5 mai », rappelait ce jeudi matin Josepha Guidicelli.
Bien qu’il ne s’agisse pour l’heure que d’un « compromis », comme l’a évoqué Thierry Braillard lors de son élocution, les membres du Collectif gardent espoir d’obtenir davantage. « Notre principale difficulté, c’est face à la Ligue (LFP), estime la jeune femme. Nous sommes face à un mur. Les gens sont amenés à évoluer. Dans la semaine, on a eu connaissance que M. Thiriez (président de la LFP) ne se représenterait pas. »
Sa présence, ce jeudi matin dans le hall du ministère des Sports (13e arrondissement de Paris), a d’ailleurs été mal perçue. Les prochaines élections auront lieu en octobre 2016. « On sera là pour solliciter le nouveau président de la Ligue, prévient Didier Grassi. On ne perd pas espoir. » Pour ne jamais se retrouver devant une situation cruelle : fêter un titre national un jour de deuil.
Crédits photo : © Jérémy Choplin / Twitter